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XX
INTRODUCTION

altérer et que l’on soit toujours à même de reprendre aussi exactement, quels que soient le moment et le lieu où l’on opère[1].

Les doigts médius et auriculaire de la main gauche sont mesurés d’équerre à partir du dos de la main, au moyen des petites branches du grand compas à coulisse. Ces deux observations ont une valeur signalétique considérable à la condition qu’elles soient relevées en se conformant exactement aux prescriptions.

La coudée gauche est mesurée de la pointe du coude à l’extrémité du médius, l’avant-bras étant plié à angle aigu par rapport au bras et la main étendue à plat sur une table, les ongles en dessus. Cette opération nécessite pour être bien conduite l’emploi d’une table spéciale haute et étroite, en forme de tréteau, dont le plan et les dimensions ont été indiqués exactement planche 1 de l’Album. Rien de plus aisé que d’en faire construire une semblable par la main d’œuvre pénale.

Toutes les mesures de notre signalement, l’envergure exceptée, sont relevées en enserrant la partie à mesurer entre deux surfaces parallèles dont l’écartement est projeté sur une tige graduée. Sur les trois compas employés, la lecture de la graduation doit être faite en se reportant vis-à-vis le trait zéro (analogue à celui en usage pour les verniers) qui se trouve approximativement au milieu du verrou mobile. L’emplacement de ce trait est déterminé, en pratique comme en théorie, par cette indication bien simple que l’instrument fermé doit marquer zéro.

Avons-nous besoin de dire que la disposition de ces instruments a été l’objet de bien des tâtonnements et de multiples perfectionnements avant d’atteindre leur état actuel que nous regardons comme définitif. Aussi repoussons-nous d’avance toute modification, tout nouveau changement même minime, dans leurs formes comme dans la manière de s’en servir. C’est là une tentation bien grande de la part des débutants auxquels les idées nouvelles arrivent nombreuses,

  1. La pointure de cordonnier équivaut à environ 6,75 millimètres ce qui donne en chiffres ronds 3 pointures par 2 centimètres.

    La longueur maximum du soulier mesuré extérieurement, conformément à la pratique de la cordonnerie, est de 12 à 20 millimètres (soit deux ou trois pointures) plus grande que la longueur anthropométrique du pied qui est logé dedans.

    En conséquence, pour transformer une longueur de pied en pointures de cordonnerie, ajouter, suivant les cas, de 12 à 20 millimètres au chiffre anthropométrique et multiplier la somme par 3/2. — Inversement, pour changer une pointure en longueur signalétique : retrancher deux ou trois pointures et multiplier par 2/3. (Dr Georges Bertillon. — De la reconstitution du signalement anthropométrique au moyen des pièces de l’habillement. — Thèse inaugurale Paris, 1892.)