Page:Bertrand, Gaspard de la nuit, 1920.djvu/145

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les voyageurs prirent le galop au milieu d’un nuage de poussière qu’enflammait le soleil ; les mules défilaient entre d’énormes blocs de granit, le torrent mugissait dans de bouillonnants entonnoirs, les forêts pliaient avec d’immenses craquements ; et de ces profondes solitudes que remuait le vent sortaient des voix confusément menaçantes, qui tantôt s’approchaient, tantôt s’éloignaient, comme si une troupe de voleurs rôdait aux environs.

Espagne et Italie

III

LE MARQUIS D’AROCA.

Mets-toi voleur de grand chemin, tu gagneras ta vie. CALDERON.

Qui n’aime, aux jours de la canicule dans les bois, lorsque les geais criards