Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/28

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Or, en observant le soleil à une époque quelconque de l’année, on n’aperçoit aucune coloration au polariscope, et par conséquent Arago regarde la preuve comme certaine, et elle a été généralement admise ; la substance enflammée qui dessine le contour du soleil est gazeuse ; la surface tout entière l’est donc aussi, puisque chacun de ses points, par le fait de la rotation, vient successivement se placer sur les bords.

Ces travaux attirèrent vivement l’attention des physiciens et placèrent le jeune Arago au nombre des membres éminents de l’Académie. Accessible et communicatif comme il le fut toujours, il devint bien vite le conseil et le guide de tous les jeunes physiciens. Un tel rôle convenait à sa généreuse nature. Toute idée grande et juste excitait ses applaudissements, et, sans réserve comme sans arrière-pensée, il s’y associait de tout cœur.

L’illustre Fresnel, alors ingénieur des ponts et chaussées à Rennes, et complétement inconnu dans la science, vint après bien d’autres lui confier les