Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/42

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d’accord avec l’opinion publique, pressa Arago de l’accepter. Il réunissait en effet la facile et vive intelligence des travaux les plus divers, au jugement prompt et assuré si nécessaire dans un tel emploi. Lui seul hésita, quelque temps, mais trente-neuf suffrages obtenus sur quarante-quatre votants le rassurèrent et vainquirent sa résistance.

Arago quitta aussitôt la place de professeur à l’Ecole polytechnique. Ni les instances flatteuses du ministre de la guerre, ni celles des membres les plus éminents de l’Académie n’ébranlèrent sa résolution.

Pendant vingt-deux ans, et maigre d’autres fonctions sérieusement et activement remplies, l’Académie a trouvé en Arago un lucide et infatigable interprète, en même temps qu’un guide sûr et désintéressé dans les voies les plus hautes et les plus droites.

Le succès de son enseignement public renaissait chaque semaine dans la lecture et le dénombrement exact des travaux adressés à l’Académie.