Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/57

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pour lui sans inconstance ; mais, en cédant à ces séductions et en se laissant conduire a cet attrait, il ne permettait pas à son esprit de s’y attacher tout entier. Il savait au besoin s’en déprendre et s’élever au-dessus de ces intérêts passagers, en prodiguant de tous côtés son travail sans en être jamais accablé. Les brillantes qualités de son esprit ne donnaient l’exclusion à aucun genre de mérite. Libre des empressements et des songes inquiets de l’ambition, quel que fut le tumulte et l’embarras des affaires, ses devoirs de député ne lui firent jamais négliger ceux de secrétaire perpétuel. Son activité suffisait a tout, et la multiplicité des travaux obligatoires ne pouvait même éteindre le feu naturel de son esprit inventif. Il trouvait moyen de ménager le temps nécessaire pour suivre d’importantes expériences. La puissance d’inventeur était restée chez lui abondante et forte comme aux jours de sa jeunesse. Son esprit actif et fécond formait d’admirables projets d’expérience ; de grandes découvertes étaient entrevues pour être