Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/60

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démontrait à l’Académie la possibilité de l’utiliser par une expérience d’optique décisive dans la lutte entre la théorie de l’émission et celle des ondulations. Dans l’une en effet, celle de l’émission, l’explication du phénomène de la réfraction exige que la lumière se meuve plus rapidement dans le milieu le plus réfringent, et le rapport des vitesses est celui des indices de réfraction ; le contraire est nécessaire dans la théorie des ondulations, et le rapport doit être renversé, en sorte que, si la première théorie est exacte, la vitesse de la lumière dans l’air est les trois quarts de la vitesse dans l’eau, et la théorie des ondulations exige au contraire qu’elle en soit les quatre tiers.

Un rayon de lumière est-il accéléré ou retardé, quand traverse en moins d’un dix-millionième de seconde, une colonne d’eau de quelques mètres de longueur ? Ne semble-t-il pas que la solution directe d’une telle question surpasse les forces humaines, et qu’il faudrait, pour la résoudre nettement, porter l’habileté jusqu’au miracle.