Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/63

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l’espoir ; mais l’état de sa vue et de sa santé ne lui permettait plus de se livrer à un travail assidu, ni de diriger celui des autres. L’instrument restait abandonné, et malgré la netteté des explications, beaucoup de physiciens ne regardaient plus le projet que comme une ingénieuse et brillante chimère. D’autres, plus confiants et plus perspicaces, nourrissaient la ferme espérance de l’accomplir, en hésitant toutefois à suivre une idée dont l’auteur n’avait pas dit son dernier mot. Toujours libéral et heureux d’exciter les découvertes d’autrui, Arago, instruit de ces projets, vint à l’Académie, avec cet esprit d’abnégation qu’il porta dans toute sa carrière, les encourager publiquement en leur donnant son plein assentiment. « Je ne peux, disait-il, dans l’état actuel de ma vue, qu’accompagner de mes vœux les expérimentateurs qui veulent suivre mes idées. »

Dans la séance suivante, l’expérience était faite. M. Foucault avait écarté toutes les difficultés et surmonté tous les empêchements. Une disposition