Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/47

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putation d’intérêts, exigeant ceci pour cela, jusqu’à ce qu’elle ait recueilli une somme, non pas égale au prêt qu’elle a fait, mais enflée du surcroît détestable que lui ont produit les années, les mois et les jours, armés pour ainsi dire, de leur nombre et devenus terribles par leur multitude. »

Le gouvernement n’en faisait pas moins des emprunts, et le taux promis pour l’intérêt croissait toujours. Pendant les premières années de la régence d’Anne d’Autriche, on emprunta au denier quatre, c’est-à-dire à vingt-cinq pour cent.

La banqueroute était inévitable. En l’année 1615 déjà, on avait supprimé deux quartiers qui jamais ne furent rétablis. En réduisant les rentes à la moitié de la somme promise, le gouvernement, pour toute raison, alléguait la dureté des temps.

Richelieu, en 1638, sept ans après le placement fait par Étienne Pascal, annonça une réduction nouvelle, en promettant toutefois de payer les arrérages quand on le pourrait. On ne le put jamais. Le métal qui doit fournir le payement est si rare, disait le décret, qu’il est