Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/55

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Tyridate aime son épouse, mais la bigamie ne l’effraye pas. Ormène est indulgente ; tout s’arrangerait honorablement si Polyxène devenait veuve. Tigrane le comprend et charge Cassandre de lui demander du poison. L’adroite Cassandre, pour recevoir ses ordres, a trompé la vigilance des gardiens. Il faut sortir. En la voyant se diriger d’elle-même vers une porte « au public moins connue », comme dit Racine, Tigrane s’écrie :

A ton charmant esprit on ne peut rien apprendre.

Et sur ce vers on applaudit Jacqueline, comme deux siècles plus tard mademoiselle Mars, sur la réplique de Suzanne à Almaviva :

Et moi, monseigneur !

Le dénouement n’a rien de tragique. Le peuple se révolte et délivre Tigrane. Polyxène est rendue à son époux, et chacun jette un voile sur le passé.

Jacqueline enleva tous les suffrages ; on s’écriait au milieu des applaudissements : c’est la petite Pascal quia fait le mieux ! Gracieuse et enjouée, non sans émotion, mais sans trouble,