Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/70

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Tout en plaçant ses infirmités parmi les exercices de la pénitence, Biaise désirait guérir, et, sans grande confiance, obéissait aux médecins. Plus tard, il écrivait à ce sujet :

« Si les magistrats avaient la véritable justice, si les médecins avaient le vrai art de guérir, ils n’auraient que faire des bonnets carrés, la majesté de leur science serait assez vénérable d’elle-même ; mais, n’ayant qu’une science imaginaire, il faut qu’ils prennent ces vains instruments qui frappent l’imagination à laquelle ils ont affaire et par là, en effet, ils s’attirent le respect. Nous ne pouvons pas seulement voir un avocat en soutane et le bonnet en tète, sans une opinion avantageuse de sa suffisance. »

Sans insister sur les drogues qu’il n’avalait qu’avec de grands efforts, les médecins donnèrent à Pascal l’excellent conseil d’épargner sa chair et de se divertir. L’ordonnance lui plut et Jacqueline, devenue déjà intolérante et sévère, trouva qu’elle lui plaisait trop.

La ferveur religieuse, toujours en honneur