Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/77

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Quelle que soit la répugnance pour le rôle de dénonciateur, le devoir, selon Fénelon, est de la surmonter. C’est ce qu’il exprime dans une lettre au Père Quesnel :

« Le titre de dénonciateur, quoique affreux en soi, est très juste et très nécessaire d’après tous vos principes. »

Bossuet pensait de même :

« Si ceux qui sont en sentinelle sur la maison d’Israël ne sonnent pas de la trompette, Dieu demandera de leurs mains le sang de leurs frères qui seront déçus faute d’avoir été avertis. »

Rien aux yeux des croyants n’est plus dangereux que la tolérance.

Madame Guyon, quelques années plus tard, dogmatisait à son tour, et inquiétait par sa puissance de séduction la prudence de l’évêque de Meaux. Fénelon, en y appliquant toute sa charité, croyait à l’innocence de son amie. Sur ce point seul portait le débat ; sur le devoir de punir l’hérésie, les illustres prélats convenaient des mêmes principes.