Page:Bertrand - Blaise Pascal, 1891.djvu/8

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garde de te le dire au début. Ce n’est pas ma confession que je veux faire. Il s’agit de Pascal et de lui seul. Après m’être instruit le mieux qu’il m’a été possible, de sa vie, de ses idées et de son œuvre, je te les raconterai le moins mal que je pourrai. Le moi est haïssable, je prétends complètement m’effacer, c’est pour cela que j’ose me dire ton ami. Avant de se connaître tous les hommes sont frères.

Je livre ce volume à tes critiques et je le dédie à mon frère

alexandre bertrand


en témoignage d’une amitié qui, depuis soixante ans, est restée sans nuages.

Pascal a dit : C’est un mathématicien, je n’ai que faire de mathématiques, il me prendrait pour une proposition.

Qu’il se rassure. L’audace d’étudier librement l’auteur des Provinciales et des Pensées ne va pas jusqu’à le prendre pour une proposition qui se démontre. Je veux au contraire, en rappelant tout d’abord ce qu’ont