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tement, le baptistère même de Notre-Dame de Paris, accolé à la gauche de la façade, dont Claude Frollo, pendant sa chute, apercevait le toit, « petit comme une carte ployée en deux ».

Dans plusieurs églises, à Sens et à Auxerre notamment, les chapelles réservées aux cérémonies du baptême s’appellent également Saint-Jean-Lerond.

La mère de d’Alembert, en le livrant à la charité publique, s’était réservé heureusement le moyen de le retrouver un jour. L’enfant, baptisé par les soins d’un commissaire de police, reçut le nom de Jean-Baptiste Lerond. On l’envoya en nourrice au village de Crémery, près de Montdidier ; il y resta six semaines. La première nourrice, Anne Frayon, femme de Louis Lemaire, en le rendant le 1er janvier 1718, reçut 5 livres pour le premier mois et 2 livres 5 sols pour les quatorze premiers jours du second. Molin, médecin du roi, probablement accoucheur de la mère, l’avait réclamé en prenant l’engagement de pourvoir à ses besoins. On ne rencontre plus dans la vie de d’Alembert l’intervention de ce praticien célèbre par son avarice. « Jamais, disait-il, mes héritiers n’auront autant de plaisir à dépenser mon bien que j’en ai eu à l’amasser. » Cette fortune était grande, on le devine ; d’Alembert n’en eut aucune part. Molin, en l’adoptant, n’était que le prête-nom de son père, le chevalier Destouches, général d’artillerie. Destouches, au mois de novembre 1717, était en mission à l’étranger. Au retour, il s’informa de l’enfant. La mère était Mme de Tencin, chanoi-