Page:Bertrand - D’Alembert, 1889.djvu/99

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avec M. d’Alembert et l’amitié dont il m’honore ne me permettent pas de me réputer davantage d’un corps dont il a de justes motifs de se plaindre. Je vous prie, monsieur, de lire ma lettre à l’Académie pour lui notifier la démission que je lui donne de ma qualité d’académicien.

« Votre très humble et très obéissant serviteur,

« Montucla. »


Je dois au savant doyen de la Faculté catholique des sciences de Lyon, M. Valson, un rapprochement curieux.

Voltaire était arrivé à Lyon le 15 novembre 1754, avec l’intention de s’y établir. La tradition rapporte même qu’il devait fixer sa résidence sur les bords de la Saône, près de l’île Barbe.

Deux Académies, réunies depuis, existaient alors à Lyon : l’Académie des sciences et belles-lettres et l’Académie des beaux-arts ou Société royale. Toutes deux étaient fort considérées, mais animées d’un esprit différent. La première, dont le membre le plus connu, Fleurieu, était ami de Voltaire, favorisait les Encyclopédistes. La seconde, ayant pour directeur le célèbre architecte Soufflot et patronnée par l’archevêque de Lyon, le cardinal de Tencin, oncle de d’Alembert, avait des sympathies tout opposées. Très fière du titre de Société royale, elle s’arrogeait le premier rang. C’est à celle-là qu’appartenait Tolomas.

Voltaire, quelques jours après son arrivée, assista