Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/107

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LES MUSICIENS DANS LEUR CAPE. — « Monsieur le conseiller en sera pour un rhume. Mais le galant n’a donc pas frayeur du mari ? — Eh ! le mari est aux Iles. »

Cependant que chuchotait-on ensemble ? « Cent louis par mois. — Charmant ! — Un carrosse avec deux heiduques. Superbe ! — Un hôtel dans le quartier des princes ! — Magnifique ! — Et mon cœur fourré d’amour ! — Oh ! la jolie pantoufle à mon pied ! »

LES MUSICIENS TOUJOURS DANS LEUR CAPE. — « J’entends rire Madame Laure. — La cruelle s’humanise. — Oui-dà ! l’art d’Orphœus attendrissait les tigres dans les temps fabuleux ! »

MADAME LAURE. — « Approchez, mon mignon, que je vous glisse ma clef au nœud d’un ruban ! » Et la perruque de Monsieur le conseiller se mouilla d’une rosée que ne distillaient pas les étoiles. « Ohé ! Gueudespin, cria la maligne femelle en fermant le balcon, empoignez-moi un fouet, et courez vite essuyer Monsieur ! »