Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/199

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Désert qui n’entend plus la voix de Jean-Baptiste ! Désert que n’habitent plus ni les hermites ni les colombes !

Ainsi mon âme est une solitude où, sur le bord de l’abîme, une main à la vie et l’autre à la mort, je pousse un sanglot désolé.

Le poète est comme la giroflée qui s’attache, frêle et odorante, au granit, et demande moins de terre que de soleil.

Mais hélas ! je n’ai plus de soleil, depuis que se sont fermés les yeux si charmants qui réchauffaient mon génie !

12 Juin 1832.