Aller au contenu

Page:Bertrand - Gaspard de la nuit, éd. Asselineau, 1868.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ment, et de commander, au moins de risque possible, l’attention et l’estime.

La seconde, phase de curiosité, est une postulation du public admirateur. On veut tout voir, tout avoir, le fort et le faible, l’envers et l’endroit ; on veut posséder tout entière cette physionomie dont l’air et la parade vous ont séduit.

Dans la troisième, phase définitive et critique, se refait le travail de la première, mais en connaissance de cause, en profitant à titre de documents de tout ce que la seconde a produit.

Notre édition des Fantaisies de Gaspard de la Nuit marque pour Louis Bertrand et son œuvre la seconde phase. Nous serions trop heureux d’avoir préparé la troisième.

Nous ne croyons pas nécessaire de revenir ici sur les détails de la triste fin de Louis Bertrand. Louis Bertrand est mort à l’hôpital ; ce qui n’a rien de honteux pour un poè’te. Il a trouvé à ses derniers moments des amitiés illustres et des amitiés dévouées. David d’Angers l’a enseveli ; M. Victor Pavie, un fin esprit, un cœur généreux, a été son héritier; M. SainteBeuve a été son exécuteur testamentaire. Quoi qu’on dise ou qu’on écrive désormais de Louis Bertrand, ces trois noms doivent être invoqués.

Sans la générosité de M. Victor Pavie qui a sauvé l’œuvre, sans le zèle de M. Sainte-Beuve, qui l’a con-