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CHAPITRE V

UNE ÉTAPE

Un soir, le bataillon, reconstitué comme par miracle, fut embarqué dans un train militaire. On voyagea toute la nuit ; les hommes hurlaient dans les wagons, pour tuer le temps. Peu à peu ils s’apaisèrent, s’assoupirent. L’allure lente du convoi était exaspérante. À chaque gare il s’arrêtait : on croyait qu’il n’allait pas pouvoir continuer sa marche. Le nom des villages était inconnu : de petites bourgades lorraines. On s’éloignait de la frontière. On se dirigeait vers l’ouest. Le chef de train ne savait rien. Les stations étaient endormies et désertes. On ne voyait que les lanternes