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Page:Bertrand - L'appel du sol, 1916.djvu/197

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encore l’assaut. Je vais, moi aussi, refaire mes unités.

De Quéré s’éloigna tranquillement.

« Un nouvel assaut ? » songeait Vaissette.

Cela lui paraissait impossible et sauvage. Au fond, cela révoltait un peu son cœur.

« On ne peut pas, pensait-il, demander à l’âme un effort disproportionné à son ressort moral. »

Mais ayant réfléchi, il convint :

« Je vois aussi depuis aujourd’hui qu’on peut tout obtenir de l’être humain. »

Il rallia les chasseurs qui, un à un, rejoignaient ce qui restait de la compagnie. Le sergent Batisti réveillait les hommes hébétés. Pluchard, hors de lui, commentait toutes les phases de l’attaque, annonçait une offensive de l’ennemi. Il restait en tout une quarantaine de soldats.

— Ne les laissez pas inoccupés, dit l’officier au sergent. Faites leur gratter la terre. Deux sentinelles suffisent. Les autres creuseront une tranchée. C’est plus prudent et ce sera le seul moyen de les reprendre.

Il faisait une chaleur lourde. Des nuages