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Page:Bertrand - L'appel du sol, 1916.djvu/32

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CHAPITRE II

LA RETRAITE

La pluie… Une averse froide et régulière, qui a lavé toutes les feuilles. On glisse sur la terre, qui s’attache aux souliers, les entoure d’une carapace épaisse. Le précoce automne des pays lorrains semble, en ces derniers jours d’août, triompher déjà de l’été.

Le 36e bataillon de chasseurs alpins était resté, la veille, étendu dans la plaine et caché dans le bois. À la nuit, il s’était avancé jusqu’à la crête. Il l’avait occupée sans combat : les tirailleurs allemands l’avaient évacuée. On comptait quelques morts et plusieurs blessés dans les compagnies. Personne n’avait encore