Aller au contenu

Page:Bertrand - L'appel du sol, 1916.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
LA RETRAITE

Bonheur des Dames » et « Les Magasins réunis » sous les éclaboussures jaunes. Des omnibus d’hôtels : et des blessés toujours, à l’intérieur, qui s’éveillent à cette aurore triste.

Aucun officier ne parle. Chacun a senti une angoisse étrange l’envahir.

— Il faudrait s’informer, dit le commandant.

Depuis un moment Nicolaï s’obstine à bourrer sa pipe, qui est déjà pleine.

— C’est le convoi d’un corps d’armée, qui va se ravitailler, explique Serre.

Mais maintenant, il y a des hommes qui marchent, à côté des voitures. Des blessés, surtout, la tête bandée, le bras en écharpe. Le sang qui a traversé le pansement apparaît, décoloré.

Quelques chasseurs se sont avancés le long de la route.

— Eh bien ? fait l’un.

— Qu’est-ce qu’on a pris ! murmure un des blessés qui défile.

— Il ne reste plus un homme à la compagnie, ajoute son camarade.

Nicolaï est intervenu :