Page:Bertrand - La Femme qui était retournée en Afrique, 1920.djvu/32

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de cuir, la litière allait lentement, secouée par le trot sec des deux mules qui, l’une devant & l’autre derrière, étaient attelées au lourd véhicule. Des serviteurs armés la suivaient, poussant des ânes chargés de corbeilles & de coffres en bois peint. En tête de l’escorte allait un jeune coureur gétule, pieds nus, avec une courte blouse serrée aux reins par une courroie, les deux bras levés & suspendus à une matraque qu’il tenait posée en travers de sa nuque.

Ayant interrogé le coureur au passage, Augustin s’approcha de la litière. Les rideaux, tirés, découvraient l’adolescent enseveli sous ses couvertures. Au fond du capuchon baissé, on distinguait mal son visage. On n’apercevait que deux yeux extraordinairement brillants. Mais la voix, très pure, très