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FIN DU CLASSICISME ET RETOUR A L’ANTIQUE.


IV

Cependant, quand on écarte cette. représentation officielle, on se trouve en présence du monde le plus mêlé el le plus bariolé : c’est le chaos de l’Empire lui-même. On peu ! dire que tout ce qui va devenir le romantisme es ! alors dans l’air ; il n’y a pas une idée, pas nue nuance de sentiment développée plus tard par l’école de Victor Hugo qui n’ait été connue ou devinée de la génération antérieure.

Sourdement le xviiie siècle continue son œuvre d’émancipation : il y a bien un arrêt du mouvement cosmopolite’; on étudie et on traduit moins sous l’Empire les œuvres anglaises ou allemandes et en général les littératures étrangères. Mais il ne faut pas oublier que sous le Directoire c’avait été justement le contraire et que ce souvenir des œuvres vulgarisées ou traduites était toujours vivant. Même c’est en plein Empire que commence à paraître l’Histoire littéraire de l’Italie par Ginguené (1811), que M n, e de Staël publie son Allemagne (1813), que le Cours de littérature dramatique de Guillaume de Schlegel est traduit (1804), que Greuzé de Lesser paraphrase en vers français le Romancero 1 181 1).

En revanche la littérature nationale est beaucoup plus étudiée et on commence à la connaître dans le grand public. Pour ne rien dire des travaux de pure érudition, comme ceux de Raynouard sur la poésie des Troubadours —. tout le monde avait pu entendre à l’Athénée les leçons de M..1 Chéniersur les fabliaux el

1. Voir Texte : J.-J. Rousseau et les origines du cosmopolitisme, p. 407 et suiv.

2. Le Choix des poésies orir/inales des tmubiidiMies de Raynouard commença à paraître en 1816.