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Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/149

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ET SES TRAVAUX

science qu’il croit infaillible parce qu’elle ne donne rien au hasard, que, quels que soient le génie de l’homme et la perfection que l’art puisse prêter à ses organes, notre route à travers l’espace lui est aussi impossible à découvrir que, pour les atomes qui l’habitent, celle d’un grain de poussière emporté par le vent.

Heureusement Pascal est allé trop loin en affirmant que ce qui passe la géométrie nous surpasse ; cette appréciation si décourageante ne tient pas compte d’un sentiment puisé dans les profondeurs de l’âme humaine, et qui a soutenu Copernic après avoir inspiré Pythagore. L’homme croit, en effet, en dehors de toute démonstration, à l’harmonie de l’univers et à la simplicité de son mécanisme ; et, quoique l’imagination soit fort opposée à la géométrie, l’histoire de l’astronomie nous les montre unies d’un lien très-étroit ; la première, soutenue par une raison exercée allant en quelque sorte au-devant de la vérité pour révéler, comme par intuition, la beauté et l’ordre général du sys-