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ET SES TRAVAUX

bannissait de nouveau, en lui accordant toutefois quarante-cinq jours pour vendre ou affermer les terres de sa femme. C’est sans doute à de tels actes d’indulgence que songeait un illustre historien en écrivant que, sans bruit et sans cruauté, Ferdinand parvint à supprimer en Styrie le culte protestant.

Quoi qu’il en soit, Képler ruiné, privé de ses moyens d’existence, banni de Styrie, où de nombreux amis l’entouraient déjà, resta inébranlable dans sa croyance. Le conseiller Herwart lui proposa en vain des accommodements ; il ne réussit pas à fléchir sa droiture. Képler, si ingénieux dans ses travaux, ne l’était pas à tromper sa conscience : ne pouvant plier sa raison à la foi catholique, il lui refusa obstinément ses hommages ; les motifs dont il appuya sa résolution, également éloignés de la faiblesse qui cède à la persécution et de l’arrogance qui la brave, sont empreints d’une dignité douce et calme : « Je suis chrétien, écrit-il à Herwart, attaché à la confession d’Augsbourg par un examen approfondi de la doctrine, non moins que