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ET SES TRAVAUX

pereur Rodolphe. Képler n’hésita pas et se rendit à Prague avec sa famille.

Rien ne pouvait être plus heureux pour l’astronomie que la réunion de Képler avec un tel homme, dont les travaux, moins éclatants peut-être que les siens, se distinguent par une laborieuse précision, à la perfection de laquelle nul autre astronome n’avait pu atteindre avant lui. Képler lui-même semblait en prévoir tous les avantages lorsque, parlant des nombreuses observations accumulées par Tycho, il écrivait, un an avant, à Mœstlin : « Tycho est chargé de richesses dont, comme la plupart des riches, il ne fait pas usage. » Il observait en effet depuis trente-cinq ans, sans aucune idée préconçue, en tenant un registre exact et minutieux des états du ciel. Ce sont ces résultats accumulés qui, sans montrer directement la vérité, devaient préserver Képler de l’erreur, en fournissant un appui solide à l’audace de son esprit inventif et comme une borne posée d’avance pour en arrêter les excès.