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KÉPLER

ter notre détresse. Les bonheurs, comme les malheurs domestiques, ravissaient aux affaires un temps qui leur était dû ; un nouvel ennemi, comme je le rapporte dans mon livre sur la nouvelle étoile, venait fondre sur les derrières de notre armée. Les soldats, privés de tout, désertaient en foule ; les nouvelles recrues n’étaient pas au fait des manœuvres, et, pour comble de misère, les vivres manquaient.

« Enfin l’ennemi se résigna à la paix, et par l’intermédiaire de sa mère, la Nature, il m’envoya l’aveu de sa défaite, se rendit prisonnier sur parole, et l’arithmétique et la géométrie l’escortèrent sans résistance jusque dans notre camp.

« Depuis lors il a montré qu’on peut se fier à sa parole ; il ne demande qu’une grâce à Votre Majesté : toute sa famille est dans le ciel ; Jupiter est son père, Saturne son aïeul, Mercure son frère, et Vénus son amie et sa sœur. Habitué à leur auguste société, il les regrette, il brûle de les retrouver, et voudrait les voir avec lui, jouissant comme il le