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KÉPLER

gloire et sa puissance. Cieux, chantez ses louanges ! Soleil, lune et planètes, glorifiez-le dans votre ineffable langage ! Harmonies célestes, et vous tous qui savez les comprendre, louez-le ? Et toi, mon âme, loue ton Créateur ! c’est par lui et en lui que tout existe. Ce que nous ignorons est renfermé en lui, aussi bien que notre vaine science. À lui, louange, honneur et gloire dans l’éternité ! »

Et dans une note non moins émue, et plus touchante peut-être que le texte, il ajoute « Gloire aussi à mon vieux maître Mœstlin ! »

L’empereur Mathias était mort. Son successeur à l’empire fut son neveu Ferdinand d’Autriche, dont la pieuse énergie, voulant anéantir en Styrie le culte protestant, avait déjà, vingt ans avant, troublé la vie de Képler. Son zèle n’était pas ralenti, et la persécution s’alluma de plus en plus violente : « Où me réfugier ? écrivait Képler à un ami. Dois-je chercher une province déjà dévastée ou une de celles qui ne tarderont pas à l’être. » Il avait heureusement conservé d’amicales rela-