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ET SES TRAVAUX

conformes aux saines doctrines de l’économie politique : « La monnaie, dit-il, est une mesure, et, comme toute mesure, elle doit être fixe. Que dirait-on d’une aune ou d’une livre dont la longueur et le poids changeraient au gré des fabricants de mesures ? La valeur de la monnaie provient, non de l’empreinte qu’elle porte, mais de la valeur du métal fin qu’elle contient, et entre ces deux valeurs il ne doit y avoir qu’une seule différence, celle des frais de fabrication ; à quoi bon alors simuler une forte monnaie en alliant un peu d’argent à beaucoup de cuivre ? »

Il n’était pas le premier, d’ailleurs, à proclamer ces vérités aujourd’hui incontestées et banales. Nicole Oresme, en France, s’inspirant des sages mesures de Charles V, avait parlé le même langage avec plus de force encore, en s’élevant contre les altérations scandaleuses qui s’étaient succédé sous le règne de Jean le Bon et de Charles VI. La vérité sur ces questions avait même été formulée nettement par Aristote, et, dans tous les siècles, elle