Page:Bertrand - Mémoires historiques et physiques sur les tremblemens de terre.djvu/213

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maison, qu’il s’étoit élevé un ouragan qui l’alloit renverser de fond en comble. Un garçon Apoticaire, qui étoit à piler des drogues dans une cour, pas bien loin de la boutique, fut jetté tout à coup contre la muraille. Un autre, qui étoit sur la porte de la cour, frappé comme d’un coup de foudre, tomba à la renverse & sans connoissance. Lors qu’il eut repris ses sens, il sentit une odeur fétide & sulphureuse ; & ayant soupçonné que cet accident n’avoit été causé que par la mauvaise manière de traiter le remède, il courut aussi-tôt au laboratoire avec un voisin que le bruit avoit attiré, & il trouva la moitié de la cornuë restée sur la table, & l’autre moitié, à laquelle le cul tenoit, jettée bien loin dans la cour à travers les fenêtres de la cuisine qu’elle avoit mises en pièces.

Ce ne furent pas les seuls effets que produisit cette explosion ; elle brisa encore la porte d’un cellier, & la

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