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Le premier est un sousoxyde, gris noirâtre, soluble dans des acides en se réduisant en grande partie en forme métallique. Il se forme sur l’antimoine dans le travail de la pile électrique. Le second est l’oxyde fusible, base des sels antimoneux. Le troisième est l’oxyde blanc, qui se forme lorsque le métal brûle dans l’air, et le quatrième est jaune paille ; il se forme soit par l’acide nitromuriatique, soit par une combustion lente dans une température rouge de cerise, soit enfin en distillant l’antimoine avec de l’oxyde de mercure. Il se décompose dans une température élevée, donne du gaz oxygène et se convertit en oxyde blanc ; il ne possède point les caractères d’un suroxyde, mais plutôt ceux d’un acide faible. L’oxyde blanc, produit par le salpêtre, est une combinaison de cet oxyde jaune avec du kali. En le digérant avec des sulfates, j’ai changé la base et j’ai produit par ce moyen des combinaisons de plusieurs autres bases avec cet oxyde d’antimoine. L’oxyde blanc a les mêmes propriétés d’acide extrêmement faible que l’oxyde jaune, mais les combinaisons qu’il forme diffèrent un peu de celles formées par l’oxyde jaune. La progression des degrés d’oxydation chez l’antimoine est 1, —, 4, 6, 8.

Chez l’étain, j’ai trouvé 3 degrés d’oxydation. Le premier est noir, donnant une poudre tirant sur le brun verdâtre. Précipité par un alkali de la dissolution de l’étain dans de l’acide muriatique, on l’obtient blanc ; c’est un hydrate qui se décompose dans l’eau bouillante. Il est très combustible ; et l’oxyde noir privé d’eau, allumé par une étincelle, brûle avec encore plus de vivacité. Le second degré d’oxydation est celui qui se trouve dans l’esprit fumant de Libavius. Précipité par un alkali, il se redissout facilement dans les acides, même le nitrique, quoique il ne précipite point l’or. On obtient le troisième par l’acide nitreux. Il est indissoluble dans les acides concentrés ; mais si l’on ôte le surplus d’acide, il se dissout dans l’eau, mais la dissolution chauffée se coagule comme l’albumine. Ces deux derniers oxydes se combinent avec les alkalis ; mais je n’ai pas encore eu le temps d’examiner

Berzelius
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