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Cet alkali a une plus grande capacité de saturer les acides que les autres alkalis fixes, et surpasse même la magnésie. C’est par cette circonstance qu’il a été découvert. Car le sel à base d’alkali, obtenu par l’analyse, surpasse beaucoup en poids ce qu’il aurait dû peser si la base en avait été de la soude ou de la potasse. Il était bien naturel de conclure qu’un sel à base d’alkali qui n’est point précipité par l’acide tartreux doit contenir de la soude. C’est ce que fit d’abord M. Arfvedson, mais ayant répété l’analyse de la pétalite 3 fois avec entièrement les mêmes résultats, il crut en devoir examiner de plus près chaque constituante, et c’est par la suite d’un tel examen qu’il s’aperçut que la substance alkaline avait des propriétés différant des autres alkalis. Nous avons donné à cet alkali le nom de lithion, pour rappeler qu’il a été découvert dans le règne minéral, alors que les deux autres l’ont été dans le règne végétal. — Ce nom est conforme à la nomenclature des langues suédoise et allemande où l’on dit kali et natron au lieu de potasse et de soude. Je suppose qu’en France on le nommera lithine.

La substance métallique acidifiable vient d’être découverte de la manière suivante : dans une fabrique d’acide sulfurique86, où on brûle du soufre retiré des pyrites de la mine de Fahlun, il se dépose sur le pavé de la grande citerne de plomb une masse rougeâtre, qui consiste principalement en soufre. J’ai conjointement avec M. Gahn acheté une part dans cette fabrique, et lorsque nous prîmes connaissance de la méthode d’opérer l’acidification du soufre, qui n’est pas entièrement la même que celle employée en Angleterre, le précipité rougeâtre nous frappa. Nous l’examinâmes, et, trouvant qu’il donne en brûlant une odeur très forte de tellurium, nous crûmes pouvoir conclure que le précipité en question était un mélange de sulfure de tellurium avec du soufre. Cependant nous ne pûmes réussir à en extraire du tellure. J’en pris une petite quantité avec moi à Stockholm, où je l’examinai de plus près. Je trouvais d’abord que ce soufre contenait une substance étrangère très volatile, très aisément