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gène en formant la quantité d’oxyde nécessaire pour saturer l’acide. Mais, dans la progression de mes expériences, je trouvai des erreurs plus ou moins grandes dans presque toutes les analyses d’après lesquels je calculai mes résultats, et particulièrement dans celles du muriate et du sulfate de baryte, faites par MM. Klaproth, Bucholz et Rose. Après un an de travail presque inutile, je résolus enfin de répéter moi-même toutes ces analyses ; je découvris leurs défauts, et je parvins à une parfaite confirmation de l’idée que j’avais d’abord rejetée, en obtenant toujours par ces expériences des résultats qui correspondaient au calcul. Pendant ce travail je fus obligé d’analyser plusieurs oxydes et oxydules métalliques, et je trouvai que la quantité d’oxygène dans l’oxyde est toujours une multiplication avec 1½ ou avec 2 de la quantité d’oxygène dans l’oxydule. Le plomb présenta l’exemple des proportions précitées, parce que l’oxyde rouge contient une fois et demie autant d’oxygène que l’oxyde jaune, et l’oxyde brun en contient deux fois autant. Le fer, en formant l’oxyde rouge, et le soufre, en formant l’acide sulfurique, se combinent avec une fois et demie autant d’oxygène que dans leurs premiers degrés d’oxydation. Mais ce n’est pas seulement l’oxygène qui suit ces lois, je trouvai aussi la quantité de soufre dans le sulfure de fer naturel le double de ce qu’elle est dans le sulfure de fer au minimum, ou dans l[e sulfure] artificiel. Il s’ensuit ultérieurement de ces expériences que si deux corps A et B peuvent s’unir à deux autres, C et D, les quantités de C et D qui saturent A, seront entre elles dans la même proportion que les quantités de C et de D qui saturent B. P. ex. 100 p. de plomb sont saturées par 7,8 p. d’oxygène et par 15,6 de soufre, et 100 p. d’hydrogène saturent, selon les analyses citées dans le traité, 687 p. d’oxygène et 1374 p. de soufre, mais 7,8 : 15,6 = 687 : 1374.

La suite de ces expériences vous prouvera que les alkalis, comme toutes les bases salifiables, sont des oxydes métalliques, et que leurs bases métalliques ne peuvent point être composées d’alkali et d’hydrogène, comme M. Gay-Lussac, duquel j’ai