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Revenons maintenant au triple Ahûra-Mazdâ, et à sa projection hors de lui-même afin que la création soit. Nous savons que de lui procède une dualité : Sentô-Mainyush et Angrô-Mainyush, deux principes dont les racines étaient en lui, mais qui furent projetés hors de lui afin qu’un Univers manifesté pût parvenir à l’existence. Les mots « bon » et « mauvais » sont employés pour désigner ces deux principes, mais ce ne sont pas les meilleurs termes qui nous les décrivent ; la vraie clef nous est fournie par les anciennes Gâthâs. On peut dire que le bien et le mal ne parviennent à l’être que lorsque l’homme, au cours de son évolution, développe en lui la faculté de s’instruire et de choisir ; la dualité originelle n’est pas celle du bien et du mal, mais celle de l’esprit et de la matière, de la réalité et du non-être, de la lumière et des ténèbres, de la construction et de la destruction, — des deux pôles entre lesquels l’Univers est enfermé et sans lesquels aucun Univers ne pourrait subsister. La seconde expression, « réalité et non-être », est employée par Zarathûshtra lui-même quand il proclame cette vérité fondamentale ; nous lisons, en effet, dans la Gâthâ Ahûnavaiti que le Prophète, debout près du