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montrent comment on la comprenait jadis. On lit dans la Gâthâ Ushatavaiti (Yasna XLV) : « Vous tous qui êtes venus de près ou de loin, prêtez l’oreille et écoutez maintenant ce que je vais vous annoncer. Les sages nous ont désormais révélé dans l’Univers une dualité… Je veux vous faire connaître les deux esprits qui sont à l’origine de ce monde, et ce que l’un des deux, le constructeur, a dit à l’autre, le destructeur[1]. » Voici encore deux noms qui nous donnent la clef du secret, le « constructeur » et le « destructeur » ; l’un, duquel la vie découle sans cesse ; l’autre, le côté matériel qui appartient à la forme et qui se détruit sans cesse afin que la vie puisse passer à une expression plus haute. Pour graver cela dans l’esprit du peuple, on l’exprime en disant que ce qu’on nomme mauvais esprit, c’est la mort, qui dissout le corps de l’homme ; la destruction de la forme corporelle signifie le passage de la vie des conditions précédentes à des conditions supérieures, — il n’y faut pas voir l’œuvre d’une puissance mauvaise, mais la libération de l’âme et par suite une partie de la manifestation divine de l’Univers. On

  1. Op. cit., 1, 2.