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Dans cette crise, le Brahmâ Sahampati (le troisième Logos de notre chaîne) intervint, voyant que « l’esprit du Tathâgata, du saint, de l’absolu Sambouddha inclinait à rester inactif et à ne pas prêcher sa doctrine. » Il dit au Bouddha que quelques-uns le comprendraient et lui rappela les souffrances de la terre : « Abaisse tes regards, toi qui vois tout, sur les humains perclus dans la souffrance, vaincus par la naissance et la mort toi qui t’es affranchi de la souffrance ! Lève-toi, ô héros, ô victorieux ! Marche à travers le monde, ô chef de la bande des pèlerins[1], toi qui es affranchi de toute dette. Puisse l’Élu prêcher la doctrine ; il y aura des gens qui pourront le comprendre. » Alors, il abaissa ses regards vers le monde, avec l’œil d’un Bouddha, plein de compassion et il dit : « Grande ouverte est la porte de l’immortel à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre ; qu’ils fassent acte de foi pour aller au-devant de la vérité. Je ne disais pas aux hommes, ô Brahmâ, la Dhamma douce et bonne, désespérant de cette tâche qui les devait lasser[2]. »

  1. Les légions des Égos réincarnés, retenus comme débiteurs par Karma.
  2. Mahâvagga, 140.