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Dhammapada, un chapitre est consacré au brahmane ; il est décrit comme un homme « juste, rangé, paisible, maître de lui, menant une vie de sainteté (brahmachârya), ne faisant de mal ni ne tuant aucun être vivant ». Il a « atteint la perfection (exposée dans) les Védas, il est sur le chemin du Nirvâna, il a un corps pour la dernière fois, il est tolérant avec les intolérants », « il a traversé le torrent[1] ».

Tel est l’idéal du brahmane que professe le Bouddha. Telle est la description de ce que le nom devrait impliquer, et je vous renvoie aux anciennes Écritures hindoues qui justifient ces exigences. J’en appelle à des livres tels que le Mahâbhârata, qui contiennent exactement la même manière de voir, et à ces paroles du Manou que « le brahmane, sans les qualités de brahmane, est pareil à un éléphant de bois ou à une antilope de cuir », c’est-à-dire l’apparence extérieure des choses et non la réalité. Il n’est pas plus raisonnable de parler du Bouddha comme d’un antagoniste des brahmanes, que de parler du Manou dans les mêmes termes, car tous deux ont enseigné

  1. Op. cit., XXXIII. Trubner’s Oriental Series, trad. du thibétain par W. Rockhill.