le rejet, hors de l’Église, des gnostiques plus instruits et d’esprit plus philosophique, lesquels sont toujours restés depuis lors au ban de l’Église comme hérétiques. L’Église sortit de cette lutte, conservant assez de vraie religion pour former et élever les cœurs, mais pas assez pour justifier devant la raison la sagesse des siècles passés. Elle rapporta de cette lutte sa dévotion envers la personne du Christ, l’Homme-Dieu qui devint l’objet de son culte le plus fervent et le plus passionné. Dans cette révélation du Divin, il y avait, je le répète, tout ce qui était nécessaire au cœur ; hélas ! il n’y avait pas assez pour subjuguer l’intellect, pour former l’esprit philosophique. Le résultat fut que l’Europe traversa les « siècles de ténèbres », ainsi qu’ils sont très bien et à juste titre désignés dans l’histoire et la science ésotérique de l’Église primitive disparue ; les Pères eux-mêmes furent, pour ainsi dire, oubliés, si ce n’est dans les monastères, où on les étudiait encore et où, de temps à autre, se formaient, pour l’Église catholique romaine, des docteurs et des métaphysiciens.
Nous pouvons observer comment, à cette époque de ténèbres, les doctrines furent contrefaites et défigurées et comment quelques-