même, peut, par l’illumination, s’élever du non-être à l’Être et retourner d’où il vient. Oh ! écoutez comment ils ont chanté l’amour de Dieu, écoutez quel souffle de dévotion pénètre la poésie de la Perse :
Tu es l’être absolu ; toute autre chose n’est que fantôme,
Car, dans ton univers, tous les êtres n’en font qu’un.
Ta beauté qui captive le monde, afin de dévoiler ses perfections,
Apparaît dans des milliers de miroirs, mais n’est qu’une.
Quoique la beauté accompagne tout ce qui est beau
À la vérité, l’unique et incomparable Enchaîneur de cœurs est unique[1].
Le Non-Être est le miroir de l’Être absolu.
Et là apparaît la réflexion de la splendeur de Dieu.
Lorsque le Non-Être se fut opposé à l’Être
Une réflexion de ce dualisme se produisit aussitôt.
L’unité de l’un se manifesta à travers la pluralité de l’autre ;
L’un, quand vous l’énumérez, devient plusieurs.
La numération, quoiqu’elle ait l’Un pour base,
N’a, cependant, jamais de fin.
Le Non-Être, à partir de ce moment, devint clair,
Et, par là, le trésor caché devint manifeste.
Répétez ce que dit la tradition : « J’étais un trésor caché,
Afin que tu puisses clairement contempler le mystère caché.
- ↑ Jâmi.