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On peut presque résumer l’atmosphère du Djaïnisme par une phrase, qui se trouve dans le Sutrâ Kritânga[1], à savoir que l’homme qui ne fait de tort à aucune créature vivante atteint le Nirvâna qui est la paix. Cette phrase semble contenir la pensée tout entière du Djaïnisme : la paix — la paix entre l’homme et ses semblables, la paix entre l’homme et l’animal, la paix partout et en toutes choses, la parfaite fraternité de tout ce qui vit. Tel est l’idéal du Djaïnisme, telle est la pensée qu’il essaie de réaliser sur terre.

Mais les Djaïns[2] forment un groupe relativement peu nombreux ; ils ne comptent qu’un à deux millions d’hommes ; c’est une communauté puissante, non par le nombre mais par la pureté de vie qu’on y observe et aussi, d’ailleurs, par la richesse de ses membres — marchands et commerçants pour la plupart. Les quatre castes des Hindous sont admises par les Djaïns bien qu’on ne trouve plus, aujourd’hui, beaucoup de Brahmanes parmi eux ; on n’y rencontre pas non plus beaucoup de Kshattriyas, cette caste semblant tout à

  1. III, 20.
  2. On dit aussi Djaïnas, ou Niggahthas (c’est-à-dire déliés).