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dans une ligue d’amour envers Dieu et de serviabilité envers les hommes. La pensée de Gourou Nânak, telle qu’elle est exprimée non seulement par ses paroles, mais surtout par sa vie, c’était de faire converger ces éléments hostiles du peuple hindou, vers un centre que tous pussent accepter.

Ce centre, c’est avant tout l’amour de Dieu, Bhakti, la dévotion — Bhakti envers Dieu et aussi envers le Gourou, le Maître, car le mot même de Sikh vient du mot Shishya, disciple, et cette idée de l’amour de Dieu et du Maître est la base même, la vraie racine du Sikhisme. C’est donc, originairement, un mouvement de dévotion. La philosophie est la même que celle des Hindous, mais le mouvement est réformateur dans sa nature, en lutte contre le formalisme du temps, contre le cérémonial, afin de trouver la vie cachée sous les formes, l’essence de la vérité qui a inspiré les cérémonies.

À l’époque de Gourou Nânak, ainsi que cela se présente trop souvent dans l’histoire du monde, une grande religion était devenue de plus en plus formaliste et les hommes dépérissaient en mangeant l’enveloppe du grain au lieu de se nourrir du grain lui-même. Le Gou-