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le Gourou Har Rai (1645-1661), dont il est peu parlé, est pacifique et tranquille, mais autour de lui il y a plus de luttes que jamais, la guerre redouble, les violences redoublent, l’esprit militaire redouble, si bien que l’aspect religieux passe pour ainsi dire à l’arrière-plan si ce n’est par l’inspiration et la force de cohésion qu’il donne. Vient alors le Gourou Har Rishan (1606-1664), qui n’est qu’un enfant de six ans et meurt à neuf ans, suivi du neuvième Gourou, Tegh Bahâdur (1664-1675). La vie de celui-ci est très troublée : il meurt cruellement assassiné par Aurangzib et son fils lui succède, dixième et dernier Gourou, le Gourou Govind (1675-1708). Il donne aux Sikhs leur grande organisation militaire et en fait le corps qui élèvera, sous Ranjit Singh, l’empire Sikh du Pendjab.

Sur ce dixième Gourou, nous devons nous arrêter un instant. Encore petit garçon, il fuit pour sauver ses jours ; après l’assassinat de son père et pendant vingt ans, il vit retiré, méditant sur sa mission. Naturellement il nourrit des sentiments amers contre les ennemis de son père ; la haine des Musulmans semble presque devenir un devoir pour le fils, pour le Gourou et par suite pour les Sikhs. La vieille