Page:Besant - Des religions pratiquées actuellement dans l’Inde.djvu/43

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monde où tout apparaît clair à la vision purifiée, dans celui où règnent les limitations (et le langage est la pire des limitations), pourtant tout philosophe est obligé d’écrire, de s’exprimer sous la forme articulée. Mais comment parler de l’Innommable, comment dépeindre Brahman en termes intellectuels ? Un signe est commun à toutes les écoles et l’on peut dire qu’il est inscrit sur leurs portiques : » Jusqu’à ce qu’un homme soit capable de rouler l’âkâsha comme du cuir, la misère ne finira que par la connaissance de Dieu[1]. » Toute école de philosophie hindoue cherche la libération, l’affranchissement des limites de cette pénible existence, de la misérable nécessité de la naissance et de la mort. Toutes admettent que la science divine, Brahma Vidyâ, est nécessaire pour échapper à cette condition, mais elles diffèrent dans la façon d’exprimer leur but, dans les méthodes que chacune d’elles emploie pour y atteindre. Considérons-les, un instant, l’une après l’autre, — c’est tout ce que je peux faire — de manière que vous puissiez vous rendre compte de l’immense travail effectué par l’intelligence

  1. Shedâsâvalaropanishad, VI, 20.