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Page:Besant - Des religions pratiquées actuellement dans l’Inde.djvu/45

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parlent de la dualité de l’Univers manifesté, de la co-éternité de ces deux fondements, jamais disjoints, toujours collaborant, cosmogonie où la logique la plus serrée est formulée avec un enchaînement parfait. Ces écoles sont le Sânkhya de Kapila (quelquefois appelé le Sânkya athée, parce qu’il ne pousse pas ses recherches au delà de la manifestation dualiste) et la Yoga de Patanjali ou Sânkhya théiste.

Pour la première, la dualité fondamentale de l’Univers manifeste est le point de départ. Pûrûsha, l’Esprit (ou plutôt la multitude des Pûrûshas individuels) est considéré comme éternel et Prakriti, la matière, est considérée comme lui étant co-éternelle. Prakriti est triple, présentant Sattva, Rajas et Tamas comme ses trois gounas[1] et elle est pleine d’activités, mais elle est sans but et ne peut rien faire, sinon en tant que revêtement de Pûrûsha. De là la comparaison favorite que Pûrûsha est semblable à un paralytique pourvu de bons yeux et porté sur les épaules d’un aveugle pourvu de bonnes jambes ; à eux deux ils peuvent marcher et éviter les chutes dans les pièges. Suit alors un traité général de tout

  1. Sérénité, activité, inertie comme ses trois qualités.