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et le Bhakta s’approprient les qualités l’un de l’autre. Dans le cœur du Bhakta, la sagesse s’éveille graduellement, et, dans celui du Gnyâni et du Bhakti, elle fleurit comme le résultat inévitable de la vision.

Aux derniers stades de chacun des trois sentiers, aussitôt que ses services sont nécessaires, le Gourou apparaît et prend l’âme sous sa propre direction ; l’homme devient un shishya, un chelâ[1]. Le Gourou ne vient pas à ceux qui ne sont pas préparés, ne sont pas prêts — quoique dans son impatience, l’homme réclame souvent à grands cris sa présence, alors que cette présence passerait inaperçue au cas où elle serait accordée. Le Gourou conduit l’âme à travers les dernières étapes, lui donnant exactement l’assistance nécessaire, l’aidant à déployer ses propres facultés, les virtualités divines qui sont en elle, hâtant ainsi son évolution jusqu’à ce que l’achèvement en soit atteint. Alors, à son tour, le chelâ devient l’âme libérée, prêt et apte à aider les moins avancés dans leur progrès. Il devient le Jivanmûkta[2], vivant toutefois dans un corps afin de constituer un lien

  1. Un disciple ou élève.
  2. L’âme libérée.