Page:Besant - Des religions pratiquées actuellement dans l’Inde.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

amitié s’est évanouie, le sang d’un père coule entre le Gourou et l’empereur musulman. Pendant près de vingt ans, comme je l’ai dit, il vit retiré, méditant sur la tâche qu’il a devant lui, méditant sur cette tâche comme un maître en religion mais, plus encore, comme un organisateur militaire. Et finalement il sort de sa retraite, prêt à accomplir une œuvre puissante, mûr pour la mission de sa vie. Il est résolu à séparer définitivement les Sikhs des hommes appartenant à toute autre foi et à éviter toute possibilité de confusion. Il appelle à lui cinq disciples dévoués et il institue, au milieu de ces cinq hommes, la cérémonie de Pâhul, initiation simple, bien dans le caractère guerrier. Il prend de l’eau ; sa femme venant à passer avec cinq sortes de plats doux, il prend un peu de chacun des plats et jette tout dans l’eau. Il agite l’eau avec un couteau à deux tranchants, il en fait sauter quelques gouttes sur les cinq hommes qui l’entourent et les fait tous boire ; eux, à leur tour, l’aspergent de quelques gouttes et lui donnent à boire ; il les proclame alors Khâlsâ, purs, et leur ordonne d’ajouter à leur nom l’épithète de Singh, le lion. Ce sont les premiers disciples initiés, ils se distinguent de tous les autres par des signes spéciaux que