Aller au contenu

Page:Bessette - Le débutant, 1914.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
le débutant


v

LE FLAMBEAU




La session de la législature provinciale, après l’élévation du député de Bellemarie au poste de ministre des Terres de la Couronne, fut longue et orageuse. Le gouvernement, qui avait eu jusque là le tort de faire trop de concessions à ses ennemis, dans l’espoir de se concilier leurs bonnes grâces, voulant accomplir les réformes inscrites à son programme, se vit attaqué de toutes parts. Le parti avancé sur lequel s’appuyait le ministère, soutenu par les organisations ouvrières réclamant des lois plus équitables et plus d’instruction, se refusait à tout compromis avec les exploiteurs de préjugés séculaires, sustentés par les gros financiers et les pêcheurs en eau trouble, gens fort respectés, s’enrichissant de la sueur du peuple. Pendant que les uns reprochaient au gouvernement d’agir avec trop de prudence et de lenteur, les autres accusaient la députation ministérielle de faire le jeu des ennemis de l’Église, travaillant à démolir nos admirables institutions nationales, agitaient même devant le public pusillanime et crédule l’épouvantail du socialisme et de l’anarchie.

Dans une réunion de cabinet, on décida d’abord d’engager franchement la bataille contre l’opposition, qui prêchait la guerre sainte. Le ministre Vaillant fut chargé de diriger les premières escarmouches. Aussitôt, il se jeta dans la mêlée avec l’impétuosité d’un homme énergique et sincère dans ses convictions. Sa logique inattaquable et son éloquence entraînante eurent bientôt raison des arguments de ses adver-

118