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le débutant

l’entreprise. L’ancien ministre des Terres écrivait les articles politiques et ses deux rédacteurs faisaient tout le reste de la besogne, à part la partie réservée aux collaborateurs, qui étaient le peintre canadien Lajoie, le docteur Dubreuil, jeune savant très estimé, le mutualiste Charbonneau, chef de la Fédération Ouvrière, et le poète Beauparlant, chantant très bien les beaux yeux des canadiennes. Une page était aussi consacrée à la chronique féminine, confiée à mademoiselle Louise Franjeu, que l’Université McGill avait fait venir de France, pour donner des cours de littérature française.

Le premier mois, pour mettre Le Flambeau sur un pied convenable, les deux journalistes, obligés de voir à une infinité de détails à la fois, travaillèrent pour ainsi dire, jour et nuit. Il fallut, d’abord, compléter le matériel de l’atelier, voir à établir un bureau d’administration avec comptable, agent d’annonces et solliciteur d’abonnements, organiser un service de correspondants, puis donner au journal sa forme définitive en classant la matière qui devait entrer dans chaque page. Il y avait quarante colonnes à remplir par numéro, à part les seize colonnes réservées aux annonces. La première page fut consacrée aux articles politiques et aux échos et commentaires, la seconde aux études littéraires, la troisième aux arts et aux sciences, la quatrième aux questions intéressant particulièrement les femmes et les jeunes filles, la cinquième aux dépêches étrangères, la sixième à l’agriculture, la septième à la chronique ouvrière et aux nouvelles concernant les conditions du travail dans tous les pays du monde, la huitième aux faits-divers de la ville et de tous les endroits du pays. Et lorsque tout fut réglé, que le rouage fonctionna régulièrement, la tâche quotidienne, divisée méthodiquement,

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