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le débutant

autre côté, de l’est à l’ouest, du nord au sud, le Canada est envahi par les immigrants anglais, italiens, irlandais, russes, polonais, juifs et même orientaux. Les américains s’emparent de plus en plus des fertiles plaines de l’ouest. Et l’on peut prédire, sans être prophète, que dans vingt-cinq ans, l’influence de l’élément canadien-français dans le Dominion, aura diminué de moitié. Alors, que nous restions sous la domination anglaise, que le Canada devienne une nation indépendante, ou qu’il entre dans l’Union Américaine, nous serons obligés d’abandonner notre politique d’isolement, préconisée par des cerveaux mal équilibrés, pour compter avec le nombre, avec la majorité des autres citoyens. C’est pourquoi je voudrais voir mes compatriotes bénéficier d’un système d’éducation plus en rapport avec les besoins actuels et les exigences futures auxquelles ils seront appelés à faire face. Maintenant, si vous me demandez quel est, à mon avis, la solution la plus vraisemblable que l’avenir réserve à ce pays, placé entre les trois alternatives que j’ai mentionnées il y a un instant, je n’hésite pas à vous répondre qu’il me paraît impossible que le Canada puisse se contenter toujours du régime colonial. Le temps viendra la fameuse doctrine Munroe, proclamant que l’Amérique doit appartenir aux américains, s’imposera d’elle-même à la faveur des circonstances. Quand l’heure sera venue, sans donner au monde le spectacle d’une guerre sanglante, sans crainte de catastrophes, de maux imaginaires, nos hommes d’état discuteront avec les vôtres s’il vaut mieux ajouter quelques étoiles au drapeau de l’Union ou former une république indépendante, amie et alliée de la grande république dont George Washington fut le père, Lafayette et Rochambeau, les parrains.

La campagne de mensonges et de calomnies entre-

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