C’était une bien belle et très pieuse confrérie. Elle l’entretint ensuite de ses poules, qu’elle avait eu de la misère à faire couver au printemps ; des petits cochons qu’on engraissait au lait de beurre et à la moulée, pour l’hiver ; de la vache caille, la meilleure du troupeau, qui vêlait toujours de bonne heure et donnait du lait jusqu’à l’automne avancé. À cause de la pluie, qui ne cessait de tomber, les deux amoureux durent subir ces conversations sans pouvoir s’isoler un instant.
Vers le soir, un fort vent d’ouest s’éleva et nettoya
le ciel. Pendant, que l’oncle Batèche allait traire ses
vaches et que la tante Zoé pelait ses pommes de terre
tout en faisant réchauffer la soupe, Paul et Simone
allèrent faire une promenade dans le jardin. Ils se
communiquèrent leurs impressions de la nuit précédente.
Simone aurait bien voulu causer avec lui dans
la paix sereine de la nuit. Mais, comment, faire ? Il
ne fallait pas s’exposer à abuser de la confiance de
ces cœurs simples. On résolut de rester bien sage.
Pourtant, Paul affirmait que c’était bien joli là-haut,
dans sa petite chambre, où par la fenêtre ouverte on
voyait les étoiles.
Et pour voir les étoiles, par curiosité
bien féminine, pour visiter cette petite chambre
où le jeune homme avait
vécu enfant, où
il avait travaillé, douté
de lui-même, souffert
quelquefois, cette
petite chambre dont
il lui avait tant de
fois parlé, Simone risqua
de se compromettre.
Après la veillée,
quand le couple Batè-